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Effaré par le choc, le pauvre oiseau s’envole ;
Il bat de l’aile et fuit vers le bleu firmament ;
Il tournoie, étourdi de ce bruit qui l’isole
Du compagnon fidèle et de son nid charmant.


Mais le calme se fait. L’écho meurt dans la brume
Le canon, fatigué de son puissant effort,
Éteignant dans ses flancs le cratère qui fume,
Et honteux de sa foudre inutile, s’endort.


Des champs aériens alors à tire-d’aile
Vers le roc ébranlé l’oiseau revient toujours,
Et retrouvant au nid son compagnon fidèle,
Ils reprennent tous deux leurs touchantes amours.