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Raizons des vrez

blettes, & ſus écorses, ſans sela ſe perdroit du tous la mémoire de toute choze.

Mes tez écrivoient tous vocables, de ſeize lettres seulement.

Sis ont et̃é lon-tems apres, inventëes par les ſuivans, fort utiles & ſerviables, au grand’onneur des inventeurs.

Comme auſſi l’on a inventé, l’Imprimerie depuis peu, s’æt̃ à dire lon-tems apres, q’on tient de toute invenſion, la plus utile, & glorieuze.

Le tems inſtruit de ȷour en ȷour, les premiers n’ont pas tout parfet ; Nature ſet de mieus en mieus, produire ses vertus au monde. On peut bien ore apersevoir, fautes des anſiẽs non veues.

Pourtant ſeint Auguſtin dïzoit q’il de ſe tiendroit ofensé, d’aprendre d’un enfant d’un an.

D’éure en ’eure nous remarqons, cout̃uriers changer hardiment la forme de nos væt̃emens : & voiant les nouveaus conſtruis plus ſeans qe les présedens, volontiers nous nous en ſervons, & les i préférons beaucoup.

Auſſi pourra ton hardiment, & ſans ofense des paſſez, væt̃ir de neuf not̃re ortografe, & d’abie étofé ainſi, comme l’enseigne se Modéle : ſ’il æt̃ reconneu plus parfet.

Au vieus tems, les ’ommes portoient lons hoqetons, ſans aus de chauſſes, & des toqes & des bonnets, ſ’eſtimans aſez à l’onneur, væt̃us d’abis tez & ſi ſimples : & ores on se moqeroit de nous en voir ainſi væt̃us.

Ainſi ȷe croi q’on leſſera l’ortografe du tems paſſé, voiant sete si plus ſéante.