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ortografes Fransois.

Mes ȷe te prie ne douter, qe ȷe ne lé pas entrepris, afin de dégout̃er aucun, des livres qi ſont aprouve, tant des latins qe des Fransois, qelle qe ſoit leur ortografe : Car d’ailleurs nous ſommes tenus de les aimer & vénérer pour leur doctrine de grand fruit : voir les tenir tout ainſi qe reliqes treſ-présieuzes.

Ains ſeulement pour te mont̃rer qe nous pouvons écrire mieus, & beaucoup plus fasilement & plus liziblement auſſi, mæmement avec moins de tems qe l’on n’a écrit ȷuſqisi, ſi l’on suit son enſeignement.

Voire beaucoup fasiliter la lecture de nos écris, Fransois, à tous les et̃ranȷers ; ſi qe plus ne ſera bezoin, de se ſervir de se proverbe abüzif & trop pédenteſque qi dit, faut aider à la lettre.

Car les lettres ſimplement prizes, en leur ſon propre & naturel, & ainſi q’il convient placées : d’elles mæmes nous aideront à la prononsiaſſion.

& par là, notre ortografie éxélera infiniment, & l’Ebraiqe, & la Latine, & la Gréqe q’on vante tãt : Comme sele ou l’on ne voirra lettre qelconqe ſuperflue ou de ſa ſonnãse chanȷée q’on voit en tous langaȷes.

Seus là ne ſont poin à blamer, mes plut̃ot̃ à prizer beaucoup, qi aus belles invenſions aȷoutent qelqes chozes belles.

Seus auſſi qifasiliter, peuvent les chozes difisiles : brief, amender ou embélir, qoi qe se ſoit, ſont ’onnorables & recommandables à tous.

Nous ſommes beaucoup obliȷez à seus qi trouverent les lettres, & qi écrivirent prémiers ſus ta-