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Raizons des vrez

raizon de ſi curieus enqæt̃eurs.

Dont pour n’avoir trouvé q’abus & fantaſtiqe opinion en ses prétendus enſeigneurs, de not̃re vrëe ortografe : ni mæme en tous seus qi comme eus veulent derriver tous nos mos, de la neuve ſourse Latine ; et plus pour tenir invinſibles, inſolubles, & treſ-serteines, les raizons de leurs opozez ; ſout̃enant q’on doit ſimplement écrire comme on parle bien pour écrire correctement, & mæme pour avoir et̃é Ariſtote pére des lettres, & leil de la Filozofie de set avis : & aiant dit q’une lettre ne peut avoir q’un ſon, non plus q’un cors deux àmes.

ȷe me suis touȷours éforsé en tous les écris qe ȷé fés de ni plaser lettre inutile, ou ſuperflue, ou uzurpee.

& delà ȷe né poin failli d’æt̃re derrizé de pluzieurs pour écriture ſi nouvelle, & ſi chanȷée de la vieille en tous lieus de chaq’un ſuivie. Toutefois parmi ses moqeurs, se trouvãt auq’un l’aprouvãt.

Tant i a qe des deus cot̃ez ȷé et̃é ſouvent provoqé par fort long’e eſpase de tems d’en produire qelqe éxemplére, se q’en fin me ſuis rezolu d’entreprendre ſoigneuzement, tant pour les en contenter tous, qe pour se qe ȷé eſtimé q’il pourroit ſeruir au public.

ȷé donqes fet à set̃e fin vn Alfabet, auqel ȷé mis qatre lettres q’é inventées, & ſans lesquelles ȷe touve q’on ne peut écrire au parfet.

& pour ſervir d’inſtruxion d’iselui, l’é acompagné d’un Modèle qe ȷé conſtruit en forme de dixionnére.