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ortografes Fransois.

pour anſien, leur fa ire au lieu de mettre fére leur i’ ay & n’a y pour ȷé & né, leur ſo eur pour ſeur, leur bo-euf pour beuf, leur co-eur pour keur, leur o eil pour eil, leur morve pour morue, de ſert pour dézert, de ſirer pour dezirer, u itre pour vi tre u i u ier pour vivier, hau re pour havre, & mile tous tez inſérez dans leurs nouveaus livres d’abus.

D’ailleurs,comme ſout̃iendront-is, se pozé q’is tienent conſtant, qe ſi l’on n’écrivoit ainſi, & aveqes telle ortografe, aucun n’entendroit son parler ; veu q’en la grand part des Fransois, qui ne ſavent mot de Latin, ni cognoiſſent lettre qelqonqe : comme marchans, & artizans parlans bien & correctement, & entendans bien se q’is dizent.

Non, non, se n’æt̃ poin le Latin, qui nons set entendre nos mos, on n’a bezoin d’i recourir, pour avoir l’intelliȷense : Encores moins sont entendus par leur forme d’ortografie.

Chaqe langaȷe qel q’il soit, Anglois, Flamant, ou Eſpagnol, æt̃ aprins de ſa naſſion, de pere en fis, de mere à filh’e, & touȷours du grand au petit, par inſtruction aſidue, & par obſervanse ordinére.

Pluzieurs vocables tous divers, en leur ſinificaſſion, ſont écris, voire prononsez, de maniere toute pareille, mæme entre les Grez & Latins, & tous autres peuples du monde. Mes l’antésédent ou suivant, les fet disting’er & connoit̃re, non l’écriture ni l’axent.

O q’il ſeroit beau ſ’enqerir de seus qi n’ont aprins à lire, qez ſont noms, verbes ou pronõs, de tous les mos q’is parlent bien : On se riroit avec