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ortografes Fransois.

qi portoit un semblable nom, où leur pleut fonder leur ſieȷe, & leur demeure prinsipale.

Là tous peuples de toutes pars, venoient à eus comme à Oracles, & donnoient lois, & réglemens, à tous Fransois, en maȷiſtras, & ȷuȷes irreprehenſibles.

Là is ȷuȷoient tous diférens, ſeulement en trois audienses q’i tenoient par chaq’une année.

ȷule Sæzar ateſte deus en ses Commentéres des Gaules, par eus a et̃é aporté not̃re Fransois langaȷe en Franse.

& meint ſiecle avant q’on parlat̃, des Latins ni d’Italiens, aſavoir, aſez tot̃ apres, q’il pleut à Dieu de divizer, les ’ommes, par diverses lẽg’es, en toutes reȷions du monde : afin de les peupler d’iseus.

O le beau langaȷe Fransois, & fort de tous peuples prizables pour ſon antiqe extraxion : ſ’il et̃oit sorti des Rommeins ? Des Rommeins (di-ȷe) déſendus de groſſiers peuples ramaſſez, & d’une impudique veſtale, selon leurs Iſtoriens propres, riches des dépoüilles d’autrui, tous nus avãt leur pilh’eries tous nouveaus, & tous les derniers, aiant aqis bruit par le monde, & deſquelz on ne parloit mot, du tems des Ebreus, Caldëens, Aſiriens, Eȷip-tiens, Perſes, Médes, Troïens, ni Grez.

O povre parler qe seroit le not̃re, ſ’il n’et̃oit ſorti de ſi mizerable oriȷine, ſ’il n’et̃oit rien qe le fripon de tez fripons, & vrez corſéres : ſi rien qe leur enfant bat̃ard, leur avortõ & ſupozé. O reproche trop outraȷeus, & trop ofenſif à la Franse ? O l’inȷure, O le vitupére, O l’impudense intolérable.

Mais plut̃ot̃ les mots des Latins, ne sont qe lar-


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