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Raizons des vrez

Confrontant les unes aus autres, ses diverſes produxions, de ses deus contréres partis : ȷé conſenti treslibrement, au dernier, comme au mieus fondé, & n’en éfet dificulté, pour le voir en nombre petit, en la comparézon de l’autre ; ni pour remarqer ſon avis contre la cout̃ume uzitée, & de lon tems ſuivie en Franse : & ȷe croi bien (ami lizeur) qe volontiers inclineras aveqes moi de se cot̃é, voire ſans réziſtense aucune.

Car q’elle raizon i a til, ou conȷecture vré ſemblable, pour afermer & croire ainſi qe nos mos vienent des Latins, ou l’ont prins ses ſubtis rëveurs ? veu q’il demeure pour conſtant, qe lon-tems avant les Latins, leur Romule, & leur Latin mæme, les Gaulois & Fransois avoient monarqie ample & riche, & grande : & qe leur parler naturel, & ſimplement naſſional, floriſoit autant q’auqun autre : comme l’a bien ſeu remarqer, du Barras, Orfé de nos Poëtes, par les vers qe voiſi ſuivans.

Avant le nom Latin,& qe les Romulides
Euſſent le champ de vandre en pointes eg’izé,
Le parler docte ſeint des Bardes & Druides,
En Grése,en Italie, en Memfe étois prizé.

Les Druides tant rénommez et̃oient ’ommes tres-vertueus, ſaȷes & profons en ſavoir, ſortis de Galàd, l’un des fis de Gomor, ſegond de ȷàfet, dõt les Gaules, & les Gaulois, ont prins leur nominaſſion.

Druides nommez à raizon, de Dreus, vile en Franse bat̃ie, à l’onneur du pluſgrand d’entreus