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Raizons des vrez

Rézoulant (di-ȷe) q’il vaut mieus avec un ou deus, ou tout ſeul, ſuivre se qi æt̃ bon & vré, q’avec vn monde ſ’égarer, & errer en confuzion : Nonoſtant se proverbe vieus, La commune erreur fet un droit, dautant q’il demeure conſtant, q’erreur ne ſe doit aprouver, & qe toute faute æt̃ blamable à touȷours, & partant fuiable, en ſuite de nésésité.

Se fut pourq’oi fort hardiment, & avec audase louable, Ariſtote oza bien écrire encontre ſon mæt̃re Platon, combien q’il fut̃ creu comme oracle, & dit le divin Filozofe : voire pourq’oi il propoza, meins axiomes tous nouveaus, & non ouis des devanſiers, dizant pour ſentense invinſible : ami Socrate, ami Platõ, més plus amie vérité.

Or voiſi le ſout̃ien de seus q’i veulent qe nous imitions l’ortografe des mots Latins, en not̃re écriture Fransoize.


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Raizon des Latinortografes Fransois.

Qe nôtre langaȷe æt̃ extret & né du langaȷe Latin.

& q’en reconnoiſſant sela de tout tems, tous ’ommes de Franse, & mæmement les plus ſavans, ont conformé tant q’is ont peu leur ortografe à la Latine.

Eſtimans, qe l’on ne ſauroit avoir aucune intéliȷense de nos dixions autrement.

Sæt̃ à dire en ſomme, q’il faut pour bien écrire le Fransois, à leur contentement & gré, ſ’aider de lettres ſuperflues, ou improprement vzurpées ;