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AU ROI.

les prononsant tez qis font y en sete vieille ortografie : va prononsant tout autrement, nos mos q’il ne faut prononser. Més nos plus éxersez lizeurs, en fõt biẽ ſouvẽt tout autant ; & se pour prẽdre meintes lettres, en deus ſonãses tres-diverses. ȷé séte perſuazion puiſq’il a pleu au treshaut, vous inſpirer se bon vouloir, au grand bien de toute la Franse : de réformer entierement, se qi se treuve réformable ? vous ne devez poin négliȷer d’entendre à not̃re ortografie.

A raizon qelle n’æt̃ pas moins, reqize à donner la beauté, & la grâse, & la bien ſéanse, à la parole, qi de vré æt̃ l’image de nos eſpris : qe ſont aus abis les et̃ofes, à nous les rendre qonvenables. Sela qonvient, & apartient, à vot̃re haute Maȷesté, & à vot̃re gloire, & ſaȷéſe.

Vous ne ſauriez rien bat̃ir, de plus long’e, & belle mémoire, ne qi fase mieus remarqer, le tems de vot̃re noble régne.

Qand on parlera d’un grand Roi, Roi de Franse, & de la Navarre : ’onneur des Prinses de Bourbon ? on dira le reformateur, de not̃re ortografe Frãsoize, & plut̃ot̃ sela se dira, pour regarder toute la Franse, l’autre une vile ſeulement

& pourtant ȷé treſ-volontiers, employé mon ſoin & mes veilles, & travaillé fort long’ement, afin de trouver le moien, de telle reformaſſion : Moien qe ȷé en fin ateint aidé de la grâse séleſte, pour le moins ȷe me le promés.

Qar ȷé bat̃i un Alfabet, & modèle ſus iselui en forme de dixionnére, qi veus de meins treſ-doctes’ommes, & des plus renommez de Franse ont ét̃é


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