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Oui, c’est toi, vil serpent qui sus, par ton astuce,
Sur la France attirer la haine de la Prusse.
Tu peux être assuré, sans entrer à Paris,
Qu’on te rend dent pour dent et mépris pour mépris.
Du mépris, c’est trop peu pour l’homme sanguinaire
Qui veut de mon pays faire un vaste ossuaire,
Qui veut anéantir la cité des beaux-arts
En lançant des obus par-dessus nos remparts.
Voilà plus de six mois, misérable vampire,
Que le sang coule, hélas ! que ta bouche l’aspire.
Pour te complaire au crime et dormir sans remord,
Tu dus faire en secret un pacte avec la mort :
N’est-ce pas toi, Satan, qui transportas Guillaume
Sur un mont élevé, non loin de son royaume ?
Tu lui disais : « Vois-tu ce pays florissant ?
C’est la France !… Elle craint ton bras ferme et puissant.
Tu peux la ravager ; j’y puis lancer la flamme ;
À Satan livre-toi ! Livre ton corps, ton âme !
Laisse pour guerroyer ta femme, ton château,
Et la France est à toi, je t’en fais le cadeau !
Avec tes fils suis-moi vers les champs de la gloire ;
Qu’ils traversent le Rhin, qu’ils traversent la Loire !
Tout ton peuple est armé, qu’il subisse les lois