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DU MOUVEMENT DU SANG

qu’on doit d’apercevoir au microscope la circulation dans les vaisseaux, quand toutefois leurs parois sont assez minces pour laisser traverser la lumière.

Au microscope, les artères se distinguent des veines en ce que, toutes choses égales d’ailleurs, les globules s’y meuvent des troncs vers les branches, des branches vers les rameaux ; c’est le contraire pour les veines : très-souvent aussi les artères sont d’un plus petit calibre que les veines.

Nous entendons par capillaires, les petits vaisseaux qui terminent les artères, et donnent naissance aux veines ; ces vaisseaux, vus au microscope, ainsi que nous les offrent les animaux des quatre classes des vertébrés, tout en se divisant et se réunissant, pour former ordinairement une sorte de réseau, conservent le même calibre ; ils ne donnent passage qu’à quelques globules à la fois, le plus souvent qu’à un seul. (Voyez fig. 1, Pl. i, et fig. 1, Pl. ii.) Dans quelques organes, tels que les branchies, les poumons des salamandres et des grenouilles, les capillaires apparaissent sous forme de canaux creusés dans l’épaisseur des tissus. (Voyez fig. 1 et 2, Pl. ii.)

Partout, dans les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons, le sang passe des dernières divisions des artères dans les racines des veines à travers les vaisseaux capillaires, ainsi qu’on peut s’en convaincre en examinant la membrane natatoire (voyez fig.1, Pl. iv) et les poumons de la grenouille, les branchies et les poumons de la salamandre (voyez fig.1 et 2, Pl ii) et la vessie de très-jeunes rats (voyez fig. 1, Pl. iii), où l’on distingue facilement un système de vaisseaux capillaires, intermédiaire à une artère et à la veine correspondante[1].

La vitesse des globules dans les capillaires est généralement moindre que dans les artères et les veines ; cette remarque s’étend

  1. Si, comme nous sommes porté à le croire, il n’y a de vaisseaux sanguins que ceux dans lesquels on distingue des globules, il faut admettre que les espaces considérables qui séparent les vaisseaux capillaires sanguins prennent, par imbibition, du sang qui leur est apporté par les capillaires, les matériaux nécessaires à leur nutrition.