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donne une pression supérieure à celles de cœurs de 5 livres, de 5 livres 6 onces, de 4 livres 6 onces, de 6 livres 12 onces.

Les pressions obtenues ne sont donc nullement en rapport avec les poids des cœurs ; de là ne pourrions-nous pas conclure que les variations qu’on observe dans les pressions (variations qui s’étendent seulement depuis 140 millimètres jusqu’à 180 millimètres, tiennent à des circonstances individuelles, telles que l’âge, le sexe, l’état de santé et de maladie, etc., etc. ; toutes circonstances que nous n’avons pas été à même d’apprécier. Cela posé, ne sommes-nous pas en droit de tirer comme conséquence générale, toutes choses égales d’ailleurs, que la pression donnée par une artère d’un animal de 300 à 400 kilogr. d’un cheval, par exemple, serait la même que celle donnée par une artère d’un animal beaucoup plus petit, d’un chien de 10 kilogr., par exemple.

Ainsi, si l’on prend deux artères de même calibre, l’une dans le chien, l’autre dans le cheval, malgré la différence énorme dans le poids de ces deux animaux, les forces totales qui meuvent le sang dans chacune de ces deux artères seront parfaitement égales.

Maintenant, si, considérant à l’état adulte l’homme, le chien, le cheval, nous prenons dans chacun d’eux une artère de même calibre, comme ces artères ont la même grosseur, elles seront destinées, généralement parlant, à nourrir une même masse de parties. Eh bien ! il n’y a aucune raison de penser, toutes choses égales d’ailleurs, que la force qui meut le sang dans l’une de ces artères soit différente de celle qui meut le sang dans les autres. Nous regarderons donc ces forces comme identiques.

Si, en outre, nous remarquons que les variations des pressions obtenues dans le chien sont les mêmes que celles que présente le cheval, d’après les considérations précédentes, et d’après ce que nous savons des variations de force que présente le pouls exploré dans un certain nombre d’hommes sains, de même âge, de même stature, de même tempérament, etc. ; nous pouvons appliquer à l’homme les variations de pression que nous avons rencontrées dans