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Nous nous bornons pour le moment à cette interprétation du fait que nous avons établi, elle est simple et naturelle ; mais, nous l’avouons,elle est loin d’être satisfaisante. Les idées que nous avons jusqu’à présent à ce sujet exigent une investigation plus sévère, nous ne les jugeons pas assez mûres pour les émettre en ce moment.

Revenons maintenant sur les expériences que nous avons rapportées précédemment, et examinons d’abord l’influence des mouvemens respiratoires sur le cours du sang artériel ; voyons ensuite si cette influence est la même, et pour les grosses artères, et pour les petites placées à une certaine distance du cœur.

Les expériences no. 1, no. 4, no. 7, no. 10, no. 11, nous démontrent que la hauteur de la colonne de mercure est moindre dans l’inspiration, et au contraire est plus grande dans l’expiration : ainsi, nous devons conclure que, dans l’inspiration, la force avec laquelle le sang se meut dans les artères est diminuée, tandis qu’elle est augmentée dans l’expiration. Ce dernier fait, établi par Haller, Lamure et Lorry, a été confirmé par M. Magendie.

Si, dans les expériences que nous venons de citer, nous comparons la différence des hauteurs données dans l’inspiration et l’expiration, sur des points du système artériel différemment éloignés du cœur, nous voyons que lorsque les inspirations et expirations se font dans l’état ordinaire, la même différence des hauteurs existe pour les deux points du système artériel, comme l’indiquent les observations b, d, f, g, h, de l’expérience no. 1 ; celles a, d, g de l’expérience no. 7 ; celles b, c, i de l’expérience no. 11 ; ainsi, dans cette dernière expérience, l’observation b nous montre que les hauteurs sont 95 et 85, et pour l’artère carotide, et pour le rameau de la crurale.

Nous remarquerons en outre, en nous renfermant dans l’expérience no. 11, que lorsque de violens efforts respiratoires ont lieu, les différences de hauteurs dues à l’inspiration et à l’expiration présentées par le rameau de la crurale, sont à la vérité un peu plus grandes que dans le cas où les mouvemens respiratoires ont lieu dans l’état normal, mais