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DEUXIÈME PARTIE.



Le cours du sang est tellement soumis à l’action du cœur, que de nouvelles recherches sur la force de cet organe nous ont paru dignes de tout l’intérêt des physiologistes. On dira que l’âge, le sexe, le tempérament, l’idiosyncrasie, l’état de veille, de sommeil, d’exercice, de repos, de santé, de maladies, les passions, modifient plus ou moins la force du cœur. Nous reconnaissons l’influence de ces agens modificateurs ; mais leur existence proscrit-elle tout travail qui aurait pour but de déterminer les limites de celle force ? Nous ne le pensons pas.

Et d’abord, sous quel rapport devons-nous considérer la force du cœur ? La force statique nous a paru la moins spéculative et la plus susceptible d’application physiologique.

Dans cet état de choses, nous nous sommes demandé quelle est la force avec laquelle le cœur pousse le sang dans l’aorte ; et cette force, pour l’obtenir, nous n’avions qu’à chercher la hauteur à laquelle montait dans un tube vertical, appliqué à l’aorte, le sang ou tout autre liquide, dont la densité nous serait connue. En multipliant cette hauteur par l’aire de l’aorte à sa naissance, nous avions le volume d’un liquide dont le poids nous donnait alors la force possible avec laquelle le sang se meut dans l’aorte, et, par suite, l’action du cœur gauche dans la circulation artérielle.