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verre long de 9 à 12 pieds, et l’introduit soit dans l’artère crurale, soit dans la carotide d’un animal, après avoir recourbé son extrémité inférieure, afin de lui conserver une position verticale. En vertu du principe de l’égalité de pression, la hauteur à laquelle s’élève le sang dans le tube donnera nécessairement la pression à laquelle est soumis un point quelconque du cœur, et par conséquent l’effort statique du cœur.

Hales répète cette expérience sur différens animaux, et trouve les résultats suivans :

Hauteur de la colonne de sang[1]
Artère crurale d’une jument[2] 8pieds 3pouces.
id. d’un cheval[3] 9pieds 3pouces
Carotide d’un chien[4] de 52 livres 6pieds 8pouces
id. de 24 livres 2pieds 8pouces
id. de 18 livres 4pieds 8pouces
id. de 12 livres 3pieds 5pouces
id. de 32 livres 7pieds 11pouces

Il suppose ensuite que pour l’homme, la hauteur du sang dans le tube doit être probablement de 7 pieds 6 pouces ; et, partant de cette hypothèse, il cherche la surface interne du cœur gauche ; il l’évalue à quinze pouces carrés ; ensuite, multipliant cette aire par 7 pieds 6 pouces, il trouve que le cœur est pressé par le poids de 1350 pouces cubes de sang, quand il commence à se contracter ; cette quantité de sang correspond à 51,5 livres.

  1. Nous verrons bientôt que ces hauteurs devaient peu différer l’une de l’autre, et pourquoi elles présentent chez Hales d’aussi grandes variations.
  2. Hémastatique, première expérience, p. 1.
  3. Ibid., deuxième expérience.
  4. Ibid., p. 35.