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double de 8 po. 6 lig. ou 17o[1]. Ainsi, si à l’aide d’un tube recourbé le liquide sortant par l’ouverture pratiquée au vase s’élevait verticalement, il atteindrait la hauteur de 8 po. 6 lig., hauteur du niveau, et pendant un cinquième de seconde ; et le poids de la quantité de ce liquide passant par l’orifice pendant le même temps serait celui d’un cylindre de même liquide qui aurait pour base cet orifice et pour hauteur 17 pouces, c’est-à-dire un poids de 5 onces. Ainsi, la force du cœur serait donc capable d’élever à la hauteur de 8 po. 6 lig. et pendant un cinquième de seconde une quantité de sang dont le poids serait égal à 5 onces. Cette force, que Keill a évaluée à 5 onces, représente donc l’effet dynamique du cœur et rien autre chose.

Nous venons d’interpréter la force du cœur donnée par Keill, en supposant exacts les élémens dont il a fait usage. Nous reviendrons bientôt sur ce résultat, après avoir parlé de l’effort statique du cœur dont s’est occupé Hales.

Quant à la trajectoire donnée par le jet de sang d’une artère piquée, et d’après laquelle Keill détermine d’une autre manière la vitesse possible du sang au sortir du cœur, nous n’en parlons que pour témoigner tous nos regrets de voir que des moyens aussi ingénieux soient appliqués à des données aussi incertaines.

Il serait superflu de faire remarquer que l’évaluation de la force du cœur, suivant Keill, devait nécessairement s’éloigner beaucoup des calculs de Borelli, puisqu’il est démontré que l’un et l’autre ont considéré la question d’une manière tout à fait différente.


Hales[2], physicien anglais, s’est occupé, non de l’effet dynamique, mais bien de la force statique du cœur. Il prend[3] un tube de

  1. Physique de Pettetan, p. 426
  2. Hémastatique de Hales. Genève, trad. par Sauvages.
  3. Ibid., p. 1 et suiv.