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de ce faisceau, il répète S autant de fois qu’il y a de rhombes dans la hauteur AD.

Voyons, en appliquant ces principes aux muscles dont il a déjà déterminé la force statique, à quelle évaluation il est conduit.

Un des élémens de la question est de savoir combien il y a de rhombes contenus dans une longueur donnée d’une fibre ; or, après avoir reconnu[1] qu’il y a au moins cinquante de ces rhombes ou machinales dans la largeur d’un travers de doigt, il n’en suppose que vingt, afin de rester toujours au-dessous de la force qu’il veut déterminer. Reconnaissons donc avec lui vingt rhombes dans la largeur d’un travers de doigt : cela posé, prenons, par exemple, le muscle deltoïde[2], dont la force statique a été évaluée à 1540 livres ; il mesure la longueur des fibres, et la trouve, toute compensation faite, égale à l’étendue de deux travers de doigt : il y aura donc quarante Rhombes ou machinales dans chaque fibre de ce muscle, et comme la première série soutient un poids de 1540 livres, d’après ce que nous venons de dire, ce poids répété quarante fois nous donnera 61600 livres, qui représenteront l’effort de la nature pour enfler les vésicules dudit muscle.

En procédant de la même manière pour les muscles fessiers[3], il trouve que leur force motrice est égale à 375420 livres.

Enfin, d’après les mêmes données, les muscles masseters et temporaux[4] auraient une force motrice égale à 6000 livres, et par suite on aurait 3000 livres pour celles des deux muscles temporal et masseter.

Maintenant, dans l’impossibilité où il est d’appliquer aux muscles du cœur les mêmes principes de statique auxquels peuvent se prêter les muscles externes, il admet que deux muscles de même

  1. Part. i, cap. 17, prop. 115.
  2. Id., prop. 124.
  3. Id., prop. 125.
  4. Part. ii, cap. 5, prop. 67.