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muscle lorsqu’il se contracte, sans le supposer ainsi composé de fibriles formées d’une suite de vésicules ou pores unis entr’eux à la manière d’une chaîne. Ces vésicules, auxquelles il donne gratuitement la forme rhomboïdale, se remplissant lors de la contraction, rendent nécessaire le raccourcissement du muscle.

Sans rappeler ici les belles expériences faites dans ces derniers temps sur la contraction musculaire, par MM. Prévost et Dumas, ni l’expérience de Barzoletti, qui renverse à elle seule l’hypothèse de Borelli ; nous continuons :

Puisque la fibre musculaire dans l’état de contraction n’est autre chose qu’une chaîne formée de rhombes ; déterminer les forces qu’il faut appliquer aux extrémités de chaque diagonale transversale FG, HI, etc. (fig. 1), pour qu’en agissant ces forces raccourcissent la chaîne, et par suite fassent équilibre à un certain poids R, suspendu à l’une des extrémités ; l’autre, M, étant supposée liée à un point fixe, c’est rechercher la force entière qu’exerce la nature pour enfler toutes les porosités d’une fibre musculaire ; et, par conséquent, en ayant égard au nombre de ces fibriles qui entre dans un muscle, c’est, suivant Borelli, déterminer la force totale de ce muscle.

Dans une suite de théorèmes[1], il recherche le rapport qui existe entre le poids R et la somme de toutes les forces appliquées aux extrémités de chaque diagonale transversale des rhombes qui composent la fibrile ; il démontre que le poids R restant le même, si le nombre des rhombes devient double, triple, quadruple, etc., la somme des forces dilatant transversalement les rhombes deviendra elle-même double, triple, quadruple, etc. Enfin, supposant un faisceau de fibriles ABCD (fig. 2), et soutenant le poids S, il regarde comme égale à S, la réunion des forces dilatant les rhombes de la première série CD ; de sorte que, pour obtenir la force totale du faisceau, ou la somme de toutes les forces qui dilatent tous les losanges

  1. Part i, prop. 92-112.