RECHERCHES
EXPÉRIMENTALES
SUR LE MOUVEMENT DES LIQUIDES
DANS LES TUBES DE TRÈS-PETITS DIAMÈTRES[1]
Les physiologistes et les pathologistes se sont beaucoup occupés à rechercher les causes pour lesquelles tel viscère recevait plus de sang que tel autre ; ils ont invoqué tour à tour l’influence
nerveuse, une action propre des vaisseaux capillaires, un mouvement spontané attribué aux globules du sang. Dans notre mémoire sur les causes du mouvement du sang dans les vaisseaux
capillaires, nous avons démontré que ces deux dernières causes étaient tout à fait imaginaires. Quelques auteurs ont fait entrer en scène, mais dans des limites très-resserrées, c’est-à-dire seulement pour les gros vaisseaux, les circonstances qui pouvaient naître de leurs dimensions. Cependant, si on examine au microscope les divers organes de l’homme et ceux des quatre classes des animaux vertébrés, on reconnaît aussi de grandes différences
dans leurs systèmes capillaires, sous le rapport de l’étendue et du diamètre des petits vaisseaux qui les composent ; si, en outre, on remarque que la pression du sang, déterminée par l’action du cœur, varie suivant l’intensité des contractions de cet organe, et
- ↑ Voir le rapport dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, séance du 26 décembre 1842.