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les arpents de neige

— Ah ! s’écria Simpson avec un pâle sourire, ils vont en voir de rudes, les damnés papistes !

— Oui, répliqua Charlie, mais n’oublions pas pourtant qu’ils sont résolus à se défendre dans leurs tanières jusqu’à la mort. Ils sont fanatisés par ce fou de Riel et par leurs prêtres…

Subitement, il s’arrêta, la tête inclinée :

— N’entendez-vous rien, Edward ?

Les deux officiers se tournèrent vers l’entrée de la tente, l’oreille au guet. Pas un bruit ne troublait le silence.

Went haussa vivement les épaules :

— Ce n’est rien… Je me serai trompé… Je disais donc…

— Pardon, gentlemen, interrompit une voix. L’un de vous ne serait-il pas le lieutenant Clamorgan ?

D’un bond, les deux officiers furent sur leurs pieds. Un jeune homme était debout, à l’entrée de la tente.

Au nom de « Clamorgan », Simpson avait pâli.

— Qui êtes-vous ? demanda Went avec rudesse.

D’une voix calme, l’étranger répondit :

— Je suis chargé de remettre une lettre au lieutenant Clamorgan de la part de sa sœur.

— De sa sœur… balbutia Edward, de plus en plus pâle.

— Que signifie cette plaisanterie ? s’écria Charlie avec sang-froid. Il n’y a pas de lieutenant Clamorgan ici.

— Alors, pardonnez-moi, gentlemen, j’avais cru…

Vivement Charlie se plaça devant l’entrée de la