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Il en est résulté que je n’ai pu éviter une distinction très artificielle entre deux classes de corps, selon que leur état est défini par deux variables seulement, ou par un plus grand nombre. Cette distinction, qui ne correspond à rien de réel, se retrouvera à chaque instant dans cet Ouvrage. J’ai l’air d’y attacher une importance énorme, tandis que rien n’est plus loin de ma pensée.

J’ai dû insister sur l’équation de Clausius

(2)


appliquée aux phénomènes irréversibles, parce qu’elle a donné lieu à de longues polémiques.

Mon point de départ est l’axiome de Clausius :

« On ne peut pas faire passer de chaleur d’un corps froid sur un corps chaud. »

Je n’avais pas à rechercher quelle en est la généralité et, par exemple, s’il est encore vrai quand il se produit des phénomènes chimiques irréversibles. C’est à l’expérimentateur seul qu’il appartient de trancher ces questions. Le rôle du mathématicien est plus modeste.

Fixer la signification précise de l’inégalité (2), chercher quelles hypothèses il faut associer à l’axiome