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réduit à une inégalité, ce n’est pas l’imperfection de nos moyens d’observation qui en est la cause, mais la nature même de la question.

Pour expliquer par quelles raisons tous les physiciens ont été amenés à adopter ces deux principes, je n’ai rien trouvé de mieux que de suivre dans mon exposition la marche historique. Le spectacle des longs tâtonnements par lesquels l’homme arrive à la vérité est d’ailleurs très instructif par lui-même. On remarquera le rôle joué par diverses idées théoriques ou même métaphysiques, aujourd’hui abandonnées ou regardées comme douteuses. Service singulier que nous a ainsi rendu ce qui est peut-être l’erreur ! Les deux principes, appuyés maintenant sur de solides expériences, ont survécu à ces fragiles hypothèses, sans lesquelles ils n’auraient peut-être pas encore été découverts. C’est ainsi que l’on débarrasse la voûte de ses cintres lorsqu’elle est complètement bâtie.

Ce mode d’exposition avait cependant un inconvénient, c’était de m’obliger à bien des longueurs. Voulant, par exemple, conserver les raisonnements de Carnot et de Clausius, j’ai donné deux démonstrations du théorème de Clausius : la première, applicable seulement à certains systèmes ; la seconde, absolument générale mais s’appuyant sur la première.