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et d’exécuter devant eux un petit nombre d’expériences simples et bien choisies.

C’est quand on aura passé par tous ces détours qu’on pourra représenter les forces par des flèches, et même je voudrais que, dans le développement des raisonnements, l’on revint de temps en temps du symbole à la réalité. Il ne serait pas difficile par exemple d’illustrer le parallélogramme des forces à l’aide d’un appareil formé de trois fils, passant sur des poulies, tendus par des poids et se faisant équilibre en tirant sur un même point.

Connaissant la force, il est aisé de définir la masse ; cette fois la définition doit être empruntée à la dynamique ; il n’y a pas moyen de faire autrement, puisque le but à atteindre, c’est de faire comprendre la distinction entre la masse et le poids. Ici encore, la définition doit être préparée par des expériences ; il y a en effet une machine qui semble faite tout exprès pour montrer ce que c’est que la masse, c’est la machine d’Atwood ; on rappellera d’ailleurs les lois de la chute des corps, que l’accélération de la pesanteur est la même pour les corps lourds et pour les corps légers, et qu’elle varie avec la latitude, etc.

Maintenant, si vous me dites que toutes les méthodes que je préconise sont depuis longtemps appliquées dans les lycées, je m’en réjouirai plus que je ne m’en étonnerai ; je sais que dans son ensemble notre enseignement mathématique est bon ; je ne désire pas qu’il soit bouleversé, j’en serais même