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hypothèses cosmogoniques

Faye, qu’une planète décrivant une orbite primitivement circulaire et soumise à une attraction lentement variable d’après une loi quelconque, conservera une orbite circulaire. Figure 3
fig.3.

18.On peut encore mettre en évidence la nécessité de supposer une grande condensation à la nébuleuse de Laplace, par les calculs suivants dus à M. Fouché[1]. Nous connaissons le moment de rotation du système solaire : il est approximativement égal au moment de rotation du Soleil autour de son axe, augmenté du moment dû à la révolution de l’ensemble des planètes autour du Soleil, (le moment dû à la rotation de chaque planète autour de son axe étant négligeable). Prenant pour unités le rayon de l’orbite terrestre, la masse du Soleil et le jour moyen, M. Fouché donne les chiffres suivants :

Pour le moment dû à la rotation du Soleil

Pour le moment dû à la révolution des planètes

on voit donc que la plus grande partie du moment de rotation est dû aux planètes, et que le moment de rotation total est égal à

D’après le théorème des aires, ce moment n’a pas dû varier depuis l’origine. Supposons un instant qu’à l’époque où la nébuleuse a abandonné l’anneau qui a formé Neptune, cette nébuleuse était homogène.

  1. M. Fouché : Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 24 nov. 1884, t. 99, p. 903).