Page:Poincaré - Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE vii.

THÉORIE DE Sir G. H. DARWIN.


I. — Généralités.

94.Dans l’histoire, tant passée que future, des astres du système solaire, Sir G. H. Darwin attribue un rôle essentiel à l’influence des marées[1].

Considérons les marées produites sur une planète T par un astre troublant L (fig. 25) : la planète sera, par exemple, la Terre et l’astre Figure 25
fig.25.
troublant la Lune. Rendons-nous compte de l’action du frottement de la marée sur la rotation de la planète et de la réaction qui en résulte sur le mouvement de l’astre producteur de la marée. Si la théorie statique des marées pouvait être appliquée, la surface des océans terrestres serait un ellipsoïde allongé vers la Lune L. Mais les frottements dus à la viscosité ont pour effet de produire un décalage, un retard de la marée sur l’instant du passage de la Lune au méri-

  1. Les travaux de Sir G. H. Darwin sur ce sujet forment l’objet d’une série de Mémoires publiés dans les Philosophical Transactions et dans les Proceedings of the Royal Society de 1879 à 1882. Ils se trouvent réunis dans G. H. Darwin’s Scientific Papers, dont ils forment l’ensemble du volume II intitulé Tidal friction and Cosmogony (Cambridge, 1908). Voir aussi C. Wolf : Les Hypothèses Cosmogoniques, Chap. VI, p. 75.