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CHAPITRE vi.

HYPOTHÈSE DE M. SEE.


87.Pour M. See[1], les planètes n’ont pas du tout été formées par des fragments de la nébuleuse solaire et la Lune ne provient pas d’un fragment de la nébuleuse terrestre. Les planètes sont, d’après lui, d’origine cosmique extérieure à la nébuleuse solaire ; ce sont des corps étrangers qui, venant à passer dans le voisinage du Soleil, ont été captés par lui. De même la Lune a été, à une certaine époque, captée par la Terre.

Comment s’est produit ce phénomène ? M. See pense qu’autrefois le Soleil était entouré d’une vaste atmosphère, et que c’est par l’effet de la résistance de milieu créée par cette atmosphère que la capture a eu lieu.

88.Étudions donc l’effet d’une résistance de milieu sur le mouvement d’une planète[2]. Si la résistance était nulle, le mouvement serait képlérien, l’orbite serait une ellipse d’excentricité d’ailleurs quelconque. La densité du milieu résistant étant par hypothèse très faible, cette orbite variera lentement. Nous allons étudier les variations de cette orbite par la méthode de la variation des constantes.

Rappelons d’abord quelques formules du mouvement elliptique des planètes.

Appelant le rayon vecteur et l’anomalie vraie, l’équation de l’orbite est

(1)

désignant l’excentricité, et

(2)
  1. T. J. J. See : Researches on the Evolution of the Stellar Systems, vol. II : The Capture Theory of Cosmical Evolution (Lynn, Mass., U. S. A., Thos. P. Nichols and Sons ; Paris, A. Hermann, 1910).
  2. T. J. J. See : Loc. cit., Ch. VII, p. 134-158.