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  • CHAPITRE XIV

PRINCIPE DE LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL

1. Principe de la Télégraphie sans fil. — On sait depuis Faraday que si un circuit métallique est placé dans le voisinage d’un courant intermittent, alternatif, ou variable, il se produit dans ce circuit des courants secondaires appelés courants induits. Cette action se fait sentir à distance, aussi bien à travers un isolant ou à travers l’air qu’à travers un conducteur. Il y a là, théoriquement au moins, un moyen d’envoyer des signaux à distance sans l’intermédiaire d’aucun fil.

Mais cette idée a longtemps paru chimérique. Avec les ressources dont on disposait autrefois, les effets d’induction ne pouvaient être sensibles qu’à de très petites distances, beaucoup trop petites pour qu’on pût songer à en tirer parti.

Ce sont les expériences de Hertz en 1888 qui ont fait entrer la question dans une nouvelle phase.

Nous avons décrit ces expériences dans les chapitres qui précèdent. Suivant les dimensions de l’appareil, la période de ces oscillations varie, comme je l’ai dit, de 2.10^(-8) à 2.10^(-10) secondes.

Les effets d’induction, étant dus aux variations du courant primaire, sont d’autant plus intenses que ces variations sont plus rapides. Il est donc naturel que Hertz, avec de pareilles fréquences, ait pu observer ces effets à plusieurs mètres.

Hertz avait fait une véritable synthèse de la lumière ; ainsi se trouvait confirmée l‘idée de Maxwell, d’après laquelle la lumière est due à des phénomènes électriques alternatifs de période très courte.

Les différences apparentes ne sont dues qu’à la durée de la période, ou à ce qu’on appelle la longueur d’onde, c’est-à-dire le chemin parcouru par la lumière pendant une période. Si