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La lumière incidente où toutes les composantes se trouvent à la fois, pourra donc être éteinte, tandis que la lumière diffractée, qui n’en contient qu’une seule, brillera encore.

Avec la lumière ordinaire, un pareil phénomène ne se produit jamais ; pas plus qu’il ne se produirait avec la lumière hertzienne, si au lieu d’un excitateur unique, nous en avions un très grand nombre se comportant comme je l’expliquais page 87.

Ils entreraient en fonction à des moments quelconques, mais indépendamment l’un de l’autre, et ils seraient assez nombreux pour qu’on n’ait pas à craindre que le concert soit jamais interrompu. On aurait ainsi une synthèse plus parfaite de la lumière, et on voit que dans ce cas les ondes incidentes ne s’éteindraient plus.

Une expérience récente a, d’ailleurs, mieux mis en évidence les analogies optiques des ondes secondaires de Righi.

M. Garbasso recevait les radiations hertziennes sur une sorte d’écran discontinu formé d’un certain nombre de résonateurs identiques. Cet écran réfléchissait des radiations secondaires dont la période et l’amortissement étaient ceux de ces résonateurs.

Ce phénomène, dont l’analogie avec celui des ondes secondaires est évidente, a pu être reproduit en optique. On prenait une lame de verre argentée, on enlevait l’argenture par les traits équidistants et très rapprochés d’une sorte de quadrillage très fin, de sorte que l’argent restant formait un grand nombre de rectangles très petits, assimilables à de véritables résonateurs.

Cet appareil se comportait vis-à-vis de la lumière infrarouge et en particulier vis-à-vis des rayons restants de Rubens, comme le faisait, vis-à-vis des rayons hertziens, celui de M. Garbasso, dont il était la reproduction sous des dimensions très différentes.

4. Remarques diverses. — Deux rayons lumineux, qui n’ont pas même origine, ne peuvent interférer, et cela pour la raison suivante. Tout, nous l’avons vu, se passe comme si chacun d’eux était produit par un très grand nombre d’excitateurs, qui se mettraient à vibrer indépendamment l’un de l’autre et à des intervalles irréguliers.

Pendant un dixième de seconde, tous ces excitateurs entrent successivement en fonction, la différence de phase des deux rayons interférents change un très grand nombre de fois ; tantôt