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  • CHAPITRE XIII

SYNTHÈSE DE LA LUMIÈRE


1. Synthèse de la lumière. — Toutes ces expériences mettent en évidence la complète analogie de la lumière et des rayons de force électrique.

Ces rayons, si la période, déjà si petite, était un million de fois plus courte encore, ne différeraient pas des rayons lumineux.

On sait que le soleil nous envoie plusieurs sortes de radiations, les unes lumineuses parce qu’elles agissent sur la rétine, les autres obscures (ultraviolettes ou infrarouges), qui se manifestent par leurs effets chimiques ou calorifiques. Les premières ne doivent leurs qualités qui nous les font paraître d’une autre nature, qu’à une sorte de hasard physiologique. Pour le physicien, l’infrarouge ne diffère pas plus du rouge que le rouge du vert ; la longueur d’onde est seulement plus grande ; celle des radiations hertziennes est beaucoup plus grande encore ; mais il n’y a là que des différences de degré, et l’on peut dire, si les idées de Maxwell sont vraies, que l’illustre professeur de Bonn a réalisé une véritable synthèse de la lumière.

La synthèse cependant n’est pas encore parfaite, et d’abord une première difficulté provient de la grandeur même de la longueur d’onde.

On sait que la lumière ne suit pas exactement les lois de l’optique géométrique, et l’écart, qui produit la diffraction, est d’autant plus considérable que la longueur d’onde est plus grande. Avec les grandes longueurs des ondulations hertziennes, ces phénomènes doivent prendre une importance énorme et tout troubler. Sans doute il est heureux, pour le moment du moins, que nos moyens d’observation soient si grossiers ; sans quoi la simplicité qui nous a séduits au premier abord, ferait place à un dédale où nous ne pourrions nous reconnaître. C’est de là probablement