Page:Poincaré - La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1904.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée
82
la théorie de maxwell

Elles sont donc analogues aux vibrations de la lumière polarisée dont la direction est constante et non à celles de la lumière naturelle dont la direction varie à chaque instant en restant toutefois dans un plan perpendiculaire au rayon lumineux.

Cependant on peut imiter l’effet du polariseur qui, quand il est traversé par un rayon déjà polarisé, change l’orientation du plan de polarisation.

Hertz s’est servi pour cela d’un « réseau » formé d’un certain nombre de fils métalliques tendus parallèlement. Nous avons vu qu’un métal arrête les ondulations électriques précisément parce qu’il est conducteur. Un pareil réseau n’est conducteur que dans une direction, celle des fils ; il absorbera donc seulement les vibrations parallèles à cette direction et transmettra les vibrations perpendiculaires.

Il importe de ne pas confondre ce réseau polariseur avec le réseau diffracteur dont M. Bose s’est servi et qui se comporte comme ceux de l’optique. Le mode d’action est entièrement différent et cette différence tient à ce fait que dans le réseau polariseur la distance des fils est plus petite et dans le réseau diffracteur plus grande que la longueur d’onde.

Le réseau polariseur n’a pas d’analogue en optique ; ou pourrait tout au plus le comparer à la tourmaline qui absorbe les vibrations orientées dans une certaine direction.

7. Polarisation par réflexion. — Les métaux et les diélectriques réfléchissent les ondes électriques ; les effets doivent être les mêmes que ceux de la réflexion métallique et de la réflexion vitreuse sur la lumière polarisée. C’est ce qu’ont vérifié Trouton et Klemencic. M. Righi crut un instant être arrivé à des résultats opposés ; mais, quand il eut reconnu l’existence des ondes secondaires et qu’il en eût débrouillé les lois, il confirma au contraire pleinement les conclusions de ses devanciers.

Un point important fut ainsi mis hors de doute : les vibrations électriques sont perpendiculaires au plan de polarisation comme les vibrations lumineuses dans la théorie de Fresnel.

La réflexion sur les métaux produit, comme avec la lumière, une polarisation elliptique ou circulaire.

Les appareils de Righi décèlent très aisément cette polarisation. Donnons au résonateur diverses orientations ; si dans une d’elles il y a extinction complète, la polarisation est rectiligne ;