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l’excitation? Nous l’avons dit, de la même manière que le tuyau d’orgue (Cf. page 33). Dans ce tuyau, une onde sonore excitée par une cause quelconque se réfléchit aux deux extrémités et subit ainsi une série de réflexions. S’il y a harmonie entre la hauteur du son et la longueur du tuyau, toutes ces ondes ainsi réfléchies produisent des vibrations concordantes qui s’ajoutent, et le son se trouve renforcé.

Dans le résonateur métallique, une perturbation électrique se réfléchit aux deux extrémités du fil, et les ondes ainsi réfléchies peuvent s’ajouter et se renforcer par le même mécanisme.

Si on considère une masse diélectrique, les choses se passeront de même ; les perturbations électriques se réfléchiront sur les deux surfaces qui limitent cette masse, comme elles font dans un résonateur, aux deux extrémités du fil métallique.

Une masse diélectrique est donc un véritable résonateur. Toutes ces ondes secondaires produisent par leurs interférences mutuelles des apparences compliquées que M. Righi a eu beaucoup de mérite à débrouiller.

5. Diffraction. — Les phénomènes de diffraction sont d’autant plus sensibles que la longueur d’onde est plus grande. Leur imitation est donc facile avec les ondes électriques. On a reproduit les phénomènes de diffraction dus à une fente, ou au bord d’un écran indéfini.

Mais si, au lieu d’un écran métallique, on fait jouer le rôle du corps opaque à un diélectrique, les phénomènes sont plus compliqués, car il faut tenir compte des ondes secondaires émanées du diélectrique. L’application du principe de Huygens et de la théorie purement géométrique qui s’en déduit n’est donc pas toujours suffisante. On peut s’en contenter en optique, parce que, par suite de la petitesse de la longueur d’onde, la diffraction ne produit que des déviations extrêmement faibles. Cependant la théorie géométrique se trouve déjà en défaut, pour la lumière visible elle-même, dans les expériences de M. Gouy, sur la diffraction éloignée produite par le tranchant d’un rasoir très affilé.

M. Bose a complété l’imitation des phénomènes de diffraction en construisant de véritables réseaux et en s’en servant pour la mesure des longueurs d’onde de ses vibrations électriques.

6. Polarisation. — Les vibrations électriques sont toujours polarisées ; car elles sont toujours parallèles à l’axe de l’excitateur.