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la théorie de maxwell
  • CHAPITRE XII

IMITATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES


1. Conditions de l’imitation. — D’après les idées de Maxwell, la lumière n’est autre chose qu’une perturbation électromagnétique se propageant à travers l’air, le vide, ou divers milieux transparents. Les radiations électriques émanées d’un excitateur ne diffèrent donc de la lumière que par leur période ; c’est seulement parce que leur longueur d’onde est trop courte qu’elles n’impressionnent pas la rétine.

Nous avons vu en effet que ces perturbations se propagent précisément avec la même vitesse que la lumière. Mais ce n’est pas assez ; il faut montrer qu’elles ont toutes les propriétés de la lumière et qu’on peut reproduire avec elles tous les phénomènes optiques.

La grandeur de la longueur d’onde est cependant un obstacle ; pour se retrouver dans les conditions où l’on observe les phénomènes optiques, il faudrait multiplier toutes les longueurs dans la même proportion, en vertu du principe de similitude.

Si l’on emploie par exemple le grand excitateur de Hertz (longueur d’onde 6 mètres), un miroir pour jouer le même rôle que jouerait un miroir d’un millimètre carré par rapport à la lumière visible, devrait avoir un myriamètre carré.

Avec le petit excitateur de Bose, il faudrait encore un miroir d’un décamètre carré.

Il est clair que cette condition ne sera jamais qu’imparfaitement remplie ; elle le sera d’autant moins mal, cependant, qu’on fera usage d’ondes plus courtes. Avec son petit excitateur, Hertz avait déjà obtenu d’assez bons résultats ; mais, comme on devait s’y attendre, Righi et Bose qui emploient des ondes dix et cent fois plus courtes se sont beaucoup plus approchés de l’imitation parfaite.

Les ondes les plus courtes réalisées par Bose ont,