Page:Poincaré - La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1904.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

treize octaves de la lumière visible. On a pu réaliser un pinceau de rayons électriques parallèles dont la section avait un ou deux centimètres carrés.

5. Récepteur de Bose. — Le récepteur est fondé sur le principe du radioconducteur de Branly. Ce radioconducteur est un instrument d’une merveilleuse sensibilité, mais il est un peu capricieux dans ses indications. De temps en temps, il devient si extraordinairement sensible que le galvanomètre est dévié sans cause apparente ; quelquefois aussi au moment où il semble marcher admirablement, sa sensibilité disparaît subitement.

Sans doute certaines particules viennent en contact trop intime, ou bien les surfaces de contact ont perdu leur sensibilité par la fatigue due à une action prolongée.

M. Bose a donc modifié le radioconducteur primitif. Des fils fins d’acier sont tordus en spirales. On creuse une étroite rainure dans un bloc d’ébonite et on la remplit avec des spirales qui forment une simple couche ; chaque spirale touche la spirale suivante en un point bien défini, et on a ainsi un millier de contacts. Les spirales sont placées entre deux pièces de bronze, l’une fixe et l’autre susceptible de glisser. Ces pièces sont en communication métallique avec une pile.

Le courant de cette pile arrive ainsi par la spirale supérieure, traverse toutes les spirales en passant de l’une à l’autre par les contacts et sort par la spirale inférieure.

La résistance présentée par ces contacts est diminuée toutes les fois que les radiations électromagnétiques tombent sur le récepteur.

La pression qui s’exerce aux différents points de contact est réglée à l’aide d’une vis qui appuie sur la première spirale ; elle est uniforme puisque chaque spirale la transmet à la suivante.

Tous les points de contact se trouvent sur une ligne droite sur laquelle on peut concentrer les radiations à l’aide d’une lentille cylindrique.

Quand ces radiations agissent, la résistance totale de l’appareil diminue, le courant qui le traverse devient plus intense, et ces variations d’intensité sont indiquées par un galvanomètre.

La sensibilité de cet appareil est exquise ; il répond à toutes les radiations dans l’intervalle d’une octave. On le rend sensible à diverses sortes de radiations, en faisant varier la force électromotrice qui engendre le courant qui traverse le récepteur.