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la théorie de maxwell
  • CHAPITRE X

PROPAGATION DANS LES DIÉLECTRIQUES


1. Relation de Maxwell. — Quand dans un condensateur, on remplace la lame d’air isolante par une lame formée d’une autre substance isolante, on constate que la capacité du condensateur se trouve multipliée par un coefficient que l’on appelle le pouvoir inducteur de cette substance. La théorie exige que la vitesse de propagation des ondes électriques dans un diélectrique soit en raison inverse de la racine carrée du pouvoir inducteur de ce diélectrique.

D’autre part, la vitesse de la lumière dans un milieu transparent est en raison inverse de l’indice de réfraction. Donc le pouvoir inducteur devrait être égal au carré de cet indice. C’est la relation théorique de Maxwell.

Elle se vérifie mal, sauf pour le soufre. Cela peut s’expliquer de deux manières : ou bien l’indice de réfraction pour les ondes très longues telles que les ondes électriques, n’est pas le même que l’indice de réfraction optique ; cela n’aurait rien d’étonnant, puis que nous savons que les diverses radiations sont inégalement réfrangibles, et que l’indice du rouge est différent de celui du violet.

Ou bien le carré de l’indice de réfraction électrique est lui même différent du pouvoir inducteur mesuré par des méthodes statiques dans un champ non variable, ce qui s’expliquerait par divers effets secondaires tels que les charges résiduelles.

D’où la nécessité de mesurer le pouvoir inducteur par deux sortes de méthodes ; les méthodes dynamiques fondées sur l’emploi des oscillations électriques et qui nous donneront l’indice de réfraction électrique ; et les méthodes statiques, dans un champ constant.