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La force électrique sera tangente au méridien, la force magnétique au parallèle. Les deux vibrations sont donc perpendiculaires entre elles ; elles sont toutes deux perpendiculaires au rayon de la sphère ; c’est—à -dire à la direction de la propagation qui correspond à ce qu’est ,en optique la direction du rayon lumineux. Ces deux vibrations sont donc transversales comme les vibrations lumineuses.

L’amplitude de ces vibrations varie en raison inverse de la distance à l’excitateur : l’intensité varie donc en raison inverse du carré de cette distance.

La vibration a, comme nous venons de le voir, une direction constante, elle est donc assimilable aux vibrations de la lumière polarisée, et non à celles de la lumière naturelle dont la direction varie sans cesse, tout en restant perpendiculaire au rayon lumineux.

Une question se pose encore ; qu’est-ce qui correspond à ce qu’on appelle en optique le plan de polarisation ? Est-ce le plan perpendiculaire à la vibration électrique? Est-ce le plan perpendiculaire à la vibration magnétique? Nous verrons au chapitre XI comment on a pu reconnaître que c’est la première de ces deux hypothèses qui est la vraie.

Autre différence avec la lumière émise par une source lumineuse ordinaire : l’intensité n’est pas la même dans toutes les directions ; elle est maxima à l’équateur, nulle aux pôles (en reprenant le réseau de méridiens et de parallèles que nous avions supposé tracé sur notre sphère).

Sauf ces différences, le mode de propagation d’une perturbation électromagnétique à travers l’air est le même que celui de la lumière. Dans le cas de la propagation le long d’un fil, nous avions aussi les courants de déplacement, mais ces courants n’étaient sensibles que dans l’air qui se trouvait dans le voisinage immédiat du fil. Au lieu de se disperser dans toutes les directions, la perturbation se propageait dans une direction unique ; il en résultait que son intensité se conservait, au lieu de s’affaiblir conformément à la loi du carré des distances.