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2. Expériences de Karlsruhe. — Tel est l’experimentum crucis que Hertz tenta pour la première fois à Karlsruhe. Il n’obtint pas d’abord le résultat attendu.

Le long d’un fil, son résonateur donnait un internœud de 3 mètres ; dans l’air il semblait donner un internœud de 4 mètres 50, soit 9 mètres de longueur d’onde. Sans doute cette expérience paraissait condamner l’ancienne électro-dynamique qui aurait exigé une longueur d’onde infinie , mais elle paraissait condamner également la théorie de Maxwel qui aurait exigé une longueur d’onde de 6 mètres.

Cet insuccès est resté mal expliqué ; il est probable que le miroir était trop petit par rapport à la longueur d’onde et que la diffraction venait troubler les phénomènes. Peut-être aussi, la réflexion des ondes sur les murs de la salle, ou les colonnes de fonte qui partageaient cette salle en trois travées, exerçaient-elles un effet perturbateur.

Quoi qu’il en soit, les excitateurs plus petits conduisaient à d’autres résultats et donnaient le même internœud dans l’air et le long d’un fil ; sans doute la longueur d’onde ayant diminué n’était plus trop grande par rapport aux dimensions du miroir.

3. Expériences de Genève. — La question cependant n’était pas tranchée, et la maladie ne permettait pas à Hertz de recommencer ses expériences. MM. Sarasin et de la Rive les reprirent alors avec des précautions suffisantes pour éliminer toutes les causes d’erreur.

Leur miroir avait 8 mètres sur 16, et ils ont opéré dans une salle très grande et bien dégagée. Les résultats ont été aussi nets avec le résonateur de 75 centimètres (ayant même longueur d’onde que le grand excitateur de Hertz), qu’avec les résonateurs plus petits. Ces résultats doivent donc être regardés comme définitifs.

Conformément à la théorie de Maxwell, l’internœnd est le même dans l’air et le long d’un fil.

4. Emploi du petit excitateur. — L’expérience peut être répétée plus facilement avec le petit excitateur de Hertz formé, comme je l’ai dit (page 27), d’une sorte de court bâton métallique interrompu en son milieu.

On sait qu’on se sert des miroirs paraboliques pour rassembler