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aura même période que le premier, mais un amortissement moindre. C’est lui qui produit ensuite une perturbation dans les fils, par la disposition de M. Blondlot (voir page 45, figure 4).

Il est aisé d’autre part d’augmenter la résistance du résonateur, et comme cette résistance est un frottement, elle a pour effet d’amortir plus rapidement ses oscillations.

7. Expériences de MM. Perot et Jones. — Il y a d’autres procédés de vérification plus directs. Nous avons vu que, malgré l‘amortissement, il y a encore des ondes stationnaires proprement dites, mais seulement dans le voisinage de l’extrémité du fil. L’étude de ces ondes secondaires peut nous faire connaître la forme de la perturbation produite par l’excitateur. Mais pour que cette étude soit possible, il faut ne pas employer l’intermédiaire d’un résonateur : nous avons vu en effet que les résonateurs produisent des effets secondaires qui subsistent seuls loin de l’extrémité du fil et se traduisent alors par le phénomène de la « résonance multiple ». Ces effets perturbateurs doivent être supprimés.

On s’est servi pour cela des divers procédés, indépendants du résonateur, que j’ai décrits pages 34, 35, et 36. M. Perot s’est servi de l’étincelle sans résonateur. M. Jones a employé un procédé thermique, fondé sur l’emploi de la pince thermoélectrique.

M. Bjerknes a employé un procédé mécanique. Toutes ces expériences ont confirmé la seconde explication.

8. Expériences de M. Décombe. — Ces méthodes n’ont pas paru encore assez directes à M. Décombe. Ce savant a voulu étudier la perturbation au moment même où elle est produite par l’excitateur ; on pouvait se demander, en effet, si elle n’est pas altérée, quand elle passe de l’excitateur aux fils, ou en se propageant le long de ces fils.

Pour cela, M. Décombe a cherché à photographier l’étincelle de l’excitateur en se servant d’un miroir tournant. C’est ce qu’avait fait Feddersen (Cf. chapitre III), mais avec des oscillations beaucoup moins fréquentes. Avec les vibrations hertziennes, les difficultés étaient bien plus grandes ; elles auraient même été insurmontables avec l’appareil de Hertz lui-même (90.000.000 de vibrations par seconde). M. Décombe a dû se contenter d’un excitateur qui donnait 5.000.000 vibrations, tandis