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le micromètre, doit parcourir quatre fois toute la longueur de la ligne, deux fois à l’aller, deux fois au retour.

On peut donc aller de B en B’ ou de C en C’ par deux che mins, par une corde mouillée de grande résistance, ou par un chemin métallique, mais interrompu par un micromètre.

Si les variations de potentiel sont lentes, l’électricité passera tout entière par une corde mouillée ; car la différence de potentiel entre les deux points P et P’ ne deviendra jamais assez grande pour que l’étincelle éclate, et le micromètre restera isolant.

Si, au contraire, ces variations sont rapides, l’étincelle éclatera, frayera un chemin à l’électricité, à travers le micromètre P P’, la quasi totalité de l’électricité passera parle chemin métallique, et il ne passera par la corde mouillée qu’une quantité négligeable à cause de la grande résistance de cette corde.

Voici comment fonctionnera l‘appareil. La bobine de Ruhmkorff chargera les armatures intérieures A et A’, par exemple A positivement et A’ négativement. Les armatures B et C se chargeront négativement par influence ; les armatures B’ et C’ se chargeront positivement. Il faut donc qu’une certaine quantité d’électricité aille de B en B’ et de C en C’ ; mais comme les variations sont relativement lentes, cette électricité passera par les cordes mouillées.

A un certain moment, l’étincelle de l’excitateur E éclatera. Cette étincelle sera oscillante, comme son aspect le montre suffisamment. Les armatures A et A’ vont se décharger brusquement, de sorte que les électricités accumulées sur les armatures B, C, B’ et C’ vont devenir libres brusquement et simultanément. L’électricité va donc repasser de B’ en B et de C’ en C, mais cette fois en suivant le chemin métallique, car les variations sont brusques.

Deux étincelles éclateront dans le micromètre P P’, qui est la partie commune aux deux chemins métalliques BB’ et CC’. La première étincelle éclatera au moment où la perturbation partie de B arrivera en P, la seconde au moment où la perturbation partie de C arrivera en P. Comme le chemin BC est très court, l’intervalle de temps qui s’écoulera entre les deux étincelles sera égal au temps que la perturbation mettra à parcourir le chemin CDP. C’est cette longueur CDP que j’appelle la longueur de la ligne ; elle est le double du fil d’aller CD, qui va à l’extrémité de la ligne, et la moitié du chemin total CDPP’D’C’.

L’intervalle de temps entre les deux étincelles était apprécié