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la théorie de maxwell

L’un des pôles de la pile était en communication avec la terre et l’autre avec un premier fil AB terminé par le balai B. Il y avait encore le fil de ligne CDEE’ allant du balai C à l’extrémité D de la ligne et revenant ensuite aux deux balais E et E’, enfin, deux fils F’G, FG’, mettaient en communication les balais F et F’ avec la terre.

Les secteurs de la roue pouvaient mettre en communication B avec C, E avec F, E’ avec F’, et la disposition était telle que les communications BC et EF étaient ouvertes et fermées en même temps, et que la communication E’F’ était au contraire fermée quand les deux autres étaient ouvertes et inversement.

Voyons d’abord ce qui devrait se passer si l’électricité se propageait avec une vitesse parfaitement définie comme la lumière et le son. Appelons période l’intervalle de temps qui s’écoule entre le moment où un des balais entre en contact avec un des secteurs et celui où ce contact cesse, c’est-à-dire la trente sixième partie de la durée d’un tour complet de la roue. Cette période sera d’autant plus courte que la rotation sera plus rapide.

Supposons que la durée T de la propagation le long de la ligne CDE soit égale à un nombre pair de périodes. L’électricité venue de la pile passera de B en C au moment où la communication BC sera ouverte, elle parcourra la ligne et arrivera au bout d’un temps T en E et en E’. A ce moment la communication EF sera ouverte et la communication E’F’ fermée, et le courant passera dans le fil FG. Si, au contraire, T était égal à un nombre impair de périodes l’électricité en arrivant en E et en E’ trouverait EF fermée et E’F’ ouverte et le courant passerait dans le fil F’G’. Ainsi la vitesse de rotation pourrait être telle que le courant passât tout entier dans FG, ou tout entier dans F’G’. Pour des vitesses intermédiaires, le courant se partagerait en proportions inégales entre les deux fils.

Les deux fils FG et F’G’, s’enroulaient autour d’un galvanomètre différentiel, sur lequel ils exerçaient des actions de sens contraire, et l’observation de ce galvanomètre permettait de discerner si l’intensité moyenne dans FG l’emportait sur l’intensité moyenne dans F’G’.

On pouvait ainsi voir quelle devrait être la vitesse de rotation pour que T fût égal à un multiple donné de la période.