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différent. Les ondes hertziennes auraient la propriété de détruire l’hystérésis des aimants. On sait qu’un morceau de fer, placé dans un champ magnétique s’aimante, mais que cette aimantation demande un certain temps pour s’établir. Il en résulte que dans un champ magnétique variable, les variations de l’aimantation sont en retard sur celles du champ qui la produit. C’est ce retard qu’on appelle hystérésis et qui disparaît sous l’action des ondes hertziennes. On peut, en utilisant cette propriété construire un détecteur d’ondes qui est, dit-on, aussi sensible que le cohéreur de Branly.

Supposons en effet que le morceau de fer soit entouré d’une bobine de fil se fermant dans un téléphone. Quand l’aimantation du fer variera, il se formera dans la bobine des courants induits qui circuleront dans le téléphone.

Normalement, si le champ magnétique varie lentement, l’aimantation du fer variera lentement avec un léger retard dû à l’hystérésis, et on n’entendra aucun son dans le téléphone.

Faisons maintenant fonctionner l’excitateur. A chaque interruption du primaire de la bobine de Ruhmkorff, l’excitateur émettra une série de vibrations. Sous l’influence de ces vibrations le fer perdra son hystérésis, et son aimantation rattrapera brusquement son retard (tel un baromètre qui avance brusquement quand on frappe dessus). On aura donc autant de variations brusques de l’aimantation que d’interruptions du primaire de la bobine ; et le téléphone émettra un son qui aura par seconde autant de vibrations que le trembleur de cette bobine produira d’interruptions.