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la théorie de maxwell
  • CHAPITRE VI

LE COHÉREUR

1. Radioconducteurs. — M. Branly a imaginé un récepteur beaucoup plus sensible qu’il appelle radioconducteur, et qui est fondé sur un principe entièrement différent. L’importance de ses applications m’oblige à y consacrer un chapitre spécial. Le radioconducteur a reçu également le nom de cohéreur.

Supposons un tube de verre dont la section est assez étroite et qui est rempli de limaille métallique. Chacun des morceaux de limaille est bon conducteur de l’électricité : mais l’électricité rencontre une résistance notable pour passer d’un morceau à l’autre, de sorte que la résistance totale de l’appareil s’exerce presque exclusivement aux points de contact des divers petits morceaux entre eux.

Or, l’expérience prouve que cette résistance diminue considérablement quand l’appareil est exposé aux radiations hertziennes, c’est-à-dire aux forces d’induction qui s’exercent dans le voisinage d’un excitateur de Hertz et qui changent de sens un très grand nombre de fois par seconde.

Je reviendrai plus loin sur l’explication de ce phénomène, pour le moment, je me bornerai à dire que l’on a observé des effets analogues en exposant le radioconducteur, non pas aux radiations hertziennes, mais à d’autres influences d’une nature toute différente mais de caractère périodique et de période très courte, par exemple aux vibrations sonores.

Quoi qu’il en soit, les radiations hertziennes agissent comme si elles rendaient plus intime le contact des diverses particules de limaille. Une secousse ou une élévation de température, suffit ensuite pour rendre au radioconducteur sa résistance primitive.

Supposons donc que dans le circuit d’une pile, on place un radioconducteur exposé aux radiations que produit un excitateur de Hertz. Quand l’excitateur ne fonctionnera pas, le radioconducteur