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la théorie de maxwell

les oscillations hertziennes. Ces oscillations sont en effet trop rapides, pour qu’aucun organe mécanique puisse suivre toutes les variations des phénomènes électriques ou magnétiques : tout ce qu’on peut obtenir, c’est la valeur moyenne du phénomène.

Mais un galvanomètre, par exemple, recevant une série d’impulsions alternatives et de sens contraire, resterait en repos, la valeur moyenne du phénomène serait nulle.

De même, si on mettait les quadrants d’un électromètre en communication avec un appareil où se produisent des oscillations et si on portait l’aiguille à un potentiel constant, l’électrisation de l’aiguille conserverait toujours le même signe, celle des quadrants changerait de signe à chaque instant ; leur action mutuelle changerait donc de sens, et sa valeur moyenne serait encore nulle.

Aussi pour réaliser une action mécanique, M. Bjerknes s’est servi d’une autre disposition. Il emploie un électromètre à quadrants, auquel on n’a conservé que deux quadrants opposés. Ces quadrants sont mis respectivement en communication avec les deux extrémités d’un résonateur disposé, bien entendu, de façon à ne pas donner d’étincelles. L’aiguille de l’électromètre est isolée.

A un certain moment, l’aiguille va se charger par influence d’électricité positive à une de ses extrémités, d’électricité négative à l’autre ; les quadrants exercent sur elle une certaine action. Une demi—période après, le signe de la charge des quadrants a changé, mais l’électrisation par influence de l’aiguille a également changé de sens, de sorte que le sens de l’action n’a pas été changé.

6. Comparaison des divers procédés. — Il y a une grande différence entre les procédés fondés sur l’étincelle et les procédés thermiques ou mécaniques.

L’étincelle éclate ou n’éclate pas, et pour qu’elle éclate, il suffit qu’à un instant quelconque, le potentiel ait été suffisamment grand. Elle nous renseigne donc sur l’amplitude maxima de l’oscillation.

Au contraire les procédés thermiques ou mécaniques nous font connaître des moyennes ; ils nous renseignent sur l’amplitude moyenne de l’oscillation.

M. Bjerknes, en employant concurremment les deux sortes