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la théorie de maxwell

demi—longueur d’onde serait égale àla longueur totale du tuyau : par analogie, la demi-longueur d’onde de la vibration propre d’un résonateur sera la longueur totale du fil, si les deux extrémités n’ont aucune capacité ; cette extrémité est alors assimilable à l’extrémité fermée d’un tuyau ; car le courant est nul en ce point, que l’électricité ne peut traverser, et où elle ne peut s’accumuler.

Cela cesse d’être vrai, dès que la capacité des extrémités devient sensible, et c’est pour cela que la demi—longueur d’onde d’un résonateur fermé est un peu plus grande que la longueur du fil.

Cela doit nous aider à comprendre le fonctionnement du résonateur ouvert. Soit un fil AD interrompu en son milieu par un interrupteur à étincelles BC. Cet interrupteur est très court, quelques centièmes de millimètre seulement : l’extrémité B de AB et de l’extrémité C de CD forment donc comme les armatures d’un condensateur dont la lame isolante serait très mince et par conséquent la capacité notable ; elle se comporteront donc plutôt comme l’extrémité ouverte que comme l’extrémité fermée d’un tuyau sonore.

Si l’étincelle passe, le résonateur AD vibre tout entier à la façon d’un tuyau dont les deux extrémités seraient fermées, et la demi-longueur d’onde est AD. Si ’étincelle ne passe pas, les deux moitiés du résonateur, AB et CD, vibrent séparément, mais à la façon d’un tuyau dont une extrémité serait ouverte et l’autre fermée. La demi-longueur d’onde est donc deux fois AB, c’est-à—dire encore AD.

3. Divers modes d’emploi de l’étincelle. — On peut éviter l’emploi du résonateur qui déforme la vibration en en exagérant certaines harmoniques. Supposons que la perturbation se propage le long d’un fil, et que les deux points de ce fil soient rapprochés l’un de l’autre. La perturbation atteindra le premier de ces points avant l’autre, de sorte qu’à un moment, il y aura une différence de potentiel entre ces deux points ; si cette différence est assez grande, une étincelle éclatera. Par ce procédé, et en faisant varier la longueur de fil comprise entre les deux points entre les quels on fait jaillir l’étincelle, MM. Perot et Birkeland ont pu réunir des données suffisantes pour déterminer la forme de la perturbation.

Qu’on emploie ou non le résonateur, on comprend aisément