Page:Poincaré - La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1904.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

champ extérieur qui doit mettre en mouvement le résonateur.

D’ailleurs, toute forme d’excitateur pourrait être employée comme résonateur. Ordinairement on supprime les deux conducteurs extrêmes et on n’emploie guère que deux types, le résonateur ouvert où le fil ou conducteur intermédiaire reste rectiligne, et le résonateur fermé où il est recourbé en cercle de façon que ses deux extrémités deviennent très voisines l’une de l’autre.

2. Fonctionnement du résonateur. — Quand le son se propage dans un tuyau d’orgue, il se réfléchit à une extrémité, revient en arrière, se réfléchit à l’autre extrémité, revient encore en sens contraire, et ainsi de suite. Toutes ces ondes réfléchies interfèrent entre elles, s’ajoutant si elles sont d’accord, se détruisant dans les cas contraires. C’est ainsi que certains sons sont renforcés et d’autres éteints.

Le mécanisme du résonateur électrique est tout à fait semblable. La perturbation se propageant le long du fil, se réfléchit aux deux extrémités, et l’accumulation de toutes ces ondes réfléchies renforce les Vibrations électriques dont la période est convenable.

J’ai expliqué plus haut pourquoi il est nécessaire de munir les excitateurs d’un interrupteur à étincelle qui produit brusquement le déclenchement du pendule électrique. La même raison n’existe plus ici, puisque c’est le champ extérieur qui met le résonateur en branle. Mais il ne suffit pas que le résonateur vibre, il faut que nous sachions qu’il vibre. L’étincelle sert à nous en avertir ; au milieu du résonateur ouvert, on conservera donc un interrupteur à étincelles. Les étincelles secondaires produites ainsi dans le résonateur sont beaucoup plus courtes que les étincelles primaires de l’excitateur : elles n’ont que quelques centièmes de millimètre.

Avec le résonateur fermé, on se borne à rapprocher les deux extrémités assez près pour que l’étincelle puisse jaillir entre elles. Quand alors l’amplitude des vibrations devient assez grande, la différence de potentiel entre les deux extrémités peut atteindre une valeur suffisante pour que l’étincelle éclate ; c’est alors seulement qu’on est averti de l’existence des vibrations. C’est comme si de l’eau oscillait dans un vase, et si on ne s’en apercevait qu’au moment où le balancement serait assez fort pour qu’un peu d’eau débordât.

Si les deux extrémités d’un tuyau sonore étaient fermées, la