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la théorie de maxwell

On n’aurait qu’à remplacer le condensateur plan par une bouteille de Leyde, et à allonger le fil intermédiaire, pour retomber sur l’appareil de Feddersen, dont les vibrations sont assez lentes pour que le déclenchement puisse se faire mécaniquement.

Supprimons le conducteur intermédiaire, nous aurons l’excitateur de Lodge réduit à deux sphères entre lesquelles éclate une étincelle ; au lieu des deux sphères, Lodge en met d’ordinaire trois ou quatre ; nous retrouverons cet appareil, sous des dimensions beaucoup plus petites, dans les expériences de Righi et Bose au chapitre XI.

Supprimons au contraire les conducteurs extrêmes : et réduisons la longueur du fil intermédiaire à 30 centimètres, nous aurons le petit excitateur de Hertz. La charge, au lieu de se concentrer aux extrémités, est alors répartie sur toute la longueur du fil.

4. Rôle de l‘étincelle. — On comprend combien il importe que l’étincelle soit bonne, c’est-à-dire éclate brusquement, dans un temps très court par rapport à la durée de l’oscillation. Mille circonstances influent sur la qualité de l’étincelle. Il faut d’abord qu’elle éclate entre deux boules ; elle serait mauvaise si elle éclatait entre deux pointes, ou entre une boule et une pointe.

Il faut ensuite que les surfaces de ces boules soient bien polies. A l’air, elles s’oxydent rapidement, et il faut fréquemment les nettoyer.

Il faut enfin que la distance des boules soit convenable. C’est même là ce qui limite l’amplitude des oscillations. Pour avoir des oscillations amples, il faudrait pouvoir écarter beaucoup le pendule de sa position d’équilibre, c’est-à-dire pouvoir donner aux deux moitiés de l’excitateur des charges importantes avant que l’étincelle n’éclate ; or, elle éclatera dès que la différence de potentiel atteindra une certaine valeur d’autant plus grande que la distance explosive sera plus grande. On serait donc conduit à augmenter cette distance ; mais on ne peut le faire sans que l’étincelle cesse d’être bonne.

On arrive très vite à distinguer par l’aspect et par le son les bonnes et les mauvaises étincelles.

5. Influence de la lumière. — Hertz observa encore un fait très curieux : les étincelles primaire et secondaire paraissaient exercer l’une sur l’autre une action mystérieuse ; en mettant