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  • CHAPITRE IV

L’EXCITATEUR DE HERTZ


1. Découverte de Hertz. — Les courants de déplacement prévus par la théorie de Maxwell ne pouvaient, dans les conditions ordinaires, manifester leur existence. Nous l’avons dit, ils ont à surmonter une résistance élastique, qui. va sans cesse en croissant quand ils se prolongent ; ils ne peuvent donc être que très faibles ou de très courte durée, s’ils vont toujours dans le même sens. Pour que leurs effets soient appréciables, il faut donc qu’ils changent fréquemment de sens, que les alternances soient très rapides. Les courants alternatifs industriels, les oscillations de Feddersen elles-mêmes, sont tout à fait insuffisants pour cet objet.

C’est pour cette raison que les idées de Maxwell ont attendu vingt ans une confirmation expérimentale. C’est à Hertz qu’il était réservé de la leur donner. Ce savant dont la vie fut si courte et si bien remplie, se destine d’abord à la carrière d’architecte : mais il fut bientôt poussé par une vocation irrésistible vers la science pure. Remarqué et encouragé par Helmholtz, il fut nommé Oberlehrer à Calsruhe : c’est là qu’il accomplit les travaux qui ont immortalisé son nom, il passa en un jour de l’obscurité à la gloire. Mais il n’en devait pas jouir longtemps : il n’eut que le temps d’installer son nouveau laboratoire à Bonn ; la maladie l’empêcha d’en utiliser les ressources, et bientôt la mort l’emporta ; il nous laissait cependant, outre sa géniale découverte, des expériences d’une importance capitale sur les rayons cathodiques et un livre très original et très profond sur la philosophie de la mécanique.

2. Principe de l’excitateur. - Il s’agissait, comme je l’ai expliqué, d'obtenir des vibrations extrêmement rapides. Il semble, d’après ce que nous avons vu au chapitre III, qu’il suffi