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oscillations pendulaires, elles doivent être amorties, diminuer d’amplitude et finalement s’arrêter.

Le frottement n’exerce sur la période du pendule qu’une influence inappréciable. De même, le plus souvent, la résistance ohmique n’altèrera pas sensiblement la période des oscillations électriques ; elles deviendront de plus en plus petites, elles ne seront pas beaucoup moins rapides.

Dans certaines expériences cependant, Feddersen a employé de très grandes résistances ; la période, ainsi qu’on pouvait le prévoir, devient alors notablement plus longue.

Le cas extrême est celui où la décharge cesse d’être oscillante.

Supposons un pendule se mouvant dans un milieu très résistant et très visqueux ; au lieu de descendre avec une vitesse croissante, il descendra lentement, arrivera sans vitesse à sa position d’équilibre et ne la dépassera pas. Il n’y a plus d’oscillations.

C’est ainsi qu’on a construit des galvanomètres dits apériodiques ; l’aiguille placée près d’un limbe en cuivre où se développent des courants de Foucault, doit pour se mouvoir surmonter une résistance considérable qui agit comme un véritable frottement. Alors, au lieu d’osciller de part et d’autre de sa position d’équilibre, ce qui rendrait les observations incommodes, elle l’atteint tout doucement et s’y arrête.

Ces exemples mécaniques suffiront pour faire comprendre ce que devient la décharge de la bouteille de Leyde quand la résistance ohmique est très grande.

L’équilibre électrique est atteint lentement et il n’est pas dépassé. La décharge n’est plus oscillante, elle est continue. C’est bien ce qu’ont montré les expériences de Feddersen, qui confirment ainsi entièrement la théorie de Lord Kelvin.

Le frottement et les résistances analogues ne sont pas la seule cause de l’amortissement, et toute la force vive des corps oscillants n’est pas transformée en chaleur.

Considérons par exemple un diapason, dont les vibrations diminuent graduellement d’amplitude. Sans doute il se produit des frottements qui échauffent légèrement le diapason ; mais en même temps nous entendons un son ; l’air est donc mis en mouvement et il emprunte sa force vive au diapason. Une partie de cette force vive s’est donc dissipée par une sorte de rayonnement extérieur.