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des deux conducteurs, de même que le pendule se rapproche de la verticale. Mais le pendule ne s’arrêtera pas dans sa position d’équilibre ; ayant acquis une certaine vitesse, il va, grâce à son inertie, dépasser cette position. De même, quand nos conducteurs seront déchargés, l’équilibre électrique momentanément rétabli ne se maintiendra pas et sera aussitôt détruit par une cause analogue à l’inertie : cette cause c’est la self—induction dont nous avons vu plus haut les analogies avec l’inertie.

En vertu de la self—induction un courant persiste après la disparition de la cause qui l’a fait naître, de même qu’un mobile ne s’arrête pas quand la force qui l’avait mis en mouvement cesse d’agir.

Quand les deux potentiels sont devenus égaux, le courant continuera donc dans le même sens et fera prendre aux deux conducteurs des charges opposées à celles qu’ils avaient d’abord.

Dans ce cas comme dans celui du pendule, la position qui correspond à l’équilibre est dépassée : il faut, pour le rétablir, revenir en arrière.

Quand l’équilibre est atteint de nouveau, la même cause le rompt aussitôt et les oscillations se poursuivent sans cesse.

Le calcul montre que la période est proportionnelle à la racine carrée de la capacité des conducteurs ; il suffit donc de diminuer suffisamment cette capacité, ce qui est facile, pour avoir un pendule électrique susceptible de produire des courants d’alternance extrêmement rapide.

3. Comparaisons diverses. — Je me suis servi, pour faire comprendre la théorie de Lord Kelvin, de la comparaison d’un pendule. On peut en employer beaucoup d’autres.

Au lieu d’un pendule, prenons un diapason ; s’il est écarté de sa position d’équilibre, son élasticité tend à l’y ramener ; mais entraîné par son inertie, il la dépasse ; son élasticité le ramène en arrière ; et ainsi de suite ; il exécute ainsi une série d’oscillations.

On voit que son élasticité joue le même rôle que la pesanteur dans la théorie du pendule, que la force électrostatique dans la décharge oscillante de la bouteille de Leyde ; que l’inertie du ressort joue le même rôle que l’inertie du pendule ou la self-induction.

Mais il vaut peut-être mieux reprendre la comparaison hydraulique. Supposons deux vases réunis par un tube horizontal :