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la théorie de maxwell

dont la capacité n’était pas négligeable vis—à-vis de celle du condensateur principal.

Quant au coefficient numérique, Feddersen n’a pu en vérifier la valeur, car il ne connaissait pas bien la valeur de la capacité de ses condensateurs : il n’a pu vérifier que des proportionnalités.

Feddersen a obtenu des périodes de l’ordre de 10^(4) secondes. En augmentant graduellement la valeur de la résistance, ce qu’il faisait en intercalant dans le circuit de petits tubes pleins d’acide sulfurique, il a obtenu des décharges continues, puis des décharges intermittentes, ces dernières pour des valeurs très grandes de la résistance, par exemple avec des cordes mouillées.

Il est clair que dans un miroir tournant, une décharge continue doit donner l’image d’un trait de feu continu ; une décharge alternative ou intermittente doit donner une série de taches lumineuses séparées les unes des autres.

Les photographies de décharges oscillantes obtenues par Feddersen présentent un aspect tout particulier. On a une série de point lumineux et obscurs correspondant aux deux extrémités de l’étincelle : mais les points lumineux relatifs à l’une des extrémités correspondent aux points obscurs relatifs à l’autre extrémité, et inversement.

Cela s’explique aisément ; quand une étincelle éclate dans l’air, les particules arrachées à l’électrode positive deviennent incandescentes, il n’en est pas de même des particules négatives, l’extrémité positive de l’étincelle est donc plus lumineuse que l’extrémité négative.

Les photographies de Feddersen prouvent donc que chaque extrémité de l’étincelle est alternativement positive et négative. La décharge n’est donc pas intermittente et toujours de même sens ; elle est oscillante.

2. Théorie de Lord Kelvin. —— Les expériences de Feddersen sont susceptibles d’une explication très simple.

Supposons deux conducteurs (ces deux conducteurs seront dans l’expérience de Feddersen les deux armatures du condensateur) réunis par un fil : s’ils ne sont pas au même potentiel, l’équilibre électrique est rompu : de même que l’équilibre mécanique est dérangé, quand un pendule est écarté de la verticale. Dans un cas comme dans l’autre, l’équilibre tend à se rétablir.

Un courant circule dans le fil et tend à égaliser le potentiel