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ment. La résistance élastique qu’il rencontre dans ce passage explique sa faible durée.

Les courants peuvent se manifester de trois manières : par leurs effets calorifiques, par leur action sur les aimants et les courants, par les courants induits auxquels ils donnent naissance. Nous avons vu plus haut pourquoi les courants de conduction développent de la chaleur et pourquoi les courants de déplacement n’en font pas naître. En revanche, d’après l’hypothèse de Maxwell, les courants qu’il imagine doivent, comme les courants ordinaires, produire des effets électromagnétiques électrodynamiques et inductifs.

Pourquoi ces effets n’ont-ils encore pu être mis en évidence ? C’est parce qu’un courant de déplacement quelque peu intense ne peut durer longtemps, dans le même sens : car la tension de nos ressorts, sans cesse croissante, l’arrêterait bientôt. Il ne peut donc y avoir dans les diélectriques, ni courant continu de longue durée, ni courant alternatif sensible de longue période. Les effets deviendront au contraire observables si l’alternance est très rapide.

3. Nature de la lumière. — C’est là d’après Maxwell, l’origine de la lumière ; une onde lumineuse est une suite de courants alternatifs qui se produisent dans les diélectriques et même dans l’air ou le vide interplanétaire et qui changent de sens un quatrillion de fois par seconde. L’induction énorme due à ces alternances fréquentes, produit d’autres courants dans les parties voisines des diélectriques, et c’est ainsi que les ondes lumineuses se propagent de proche en proche. Le calcul montre que la vitesse de propagation est égale au rapport des unités, c’est à-dire à la vitesse de la lumière.

Ces courants alternatifs sont des espèces de vibrations électriques ; mais ces vibrations sont—elles longitudinales comme celles du son ou transversales comme celles de l’éther de Fresnel? Dans le cas du son, l’air subit des condensations et des raréfactions alternatives. Au contraire, l’éther de Fresnel se comporte dans ses vibrations comme s’il était formé de couches incompressibles, susceptibles seulement de glisser l’une sur l’autre. S’il y avait des courants ouverts, l’électricité se portant d’un bout à l’autre d’un de ces courants s’accumulerait à l’une des extrémités ; elle se condenserait ou se raréfierait comme l’air, ses vibrations seraient longitudinales. Mais Maxwell